Selon Ashnie Badal, le mot « science » dans Science Discovery Zone peut porter à confusion si on étudie dans un autre domaine que les sciences. Pour orienter l’innovation, la Zone, l’un des dix incubateurs d’entreprises en démarrage du réseau Zone Learning de l’Université, applique une méthodologie s’appuyant sur les données probantes, méthode que connaissent de nombreux scientifiques.
Ashnie Badal, coordonnatrice à l’exploitation à la Zone, explique qu’il est préférable de voir la Zone comme « un espace d’apprentissage entrepreneurial » ouvert aux personnes et aux projets de différentes disciplines. « Au départ, la Zone visait à donner l’occasion d’appliquer la méthode scientifique à l’apprentissage et à la résolution de problèmes dans la vie de tous les jours, souligne-t-elle. »
À la Zone, nous réfléchissons à « la façon dont le modèle d’affaires coïncide avec la méthode scientifique dans le sens où l’on fait une observation, on pose une question et on cherche des données pour valider ou invalider ses hypothèses ». Cette approche a beaucoup en commun avec l’esprit entrepreneurial, ce qui fait de la Zone l’endroit idéal pour accueillir L’expérience entrepreneuriale (page en anglais seulement).
Le Hunter Hub for Entrepreneurial Thinking (page en anglais seulement) a créé le programme L’expérience entrepreneuriale pour offrir aux étudiants des stages rémunérés en entreprise. Ces stages peuvent prendre la forme d’un marathon de programmation, de défis qui s’étendent sur plusieurs semaines et de projets d’équipes interdisciplinaires, entre autres. Les étudiants acquièrent une expérience de travail pratique, ont de véritables problèmes à résoudre et peuvent développer leurs compétences entrepreneuriales, comme la résilience, la gestion du risque et apprendre à cerner les occasions à saisir.
À la session d’automne, la Science Discovery Zone a organisé des défis à l’intention d’une trentaine d’étudiants. Ces défis portaient sur la technologie financière, la cybersécurité, les soins de santé, l’alimentation, l’accessibilité, la mobilité urbaine et la confection. La Zone ratisse large, et c’est voulu. « Nous souhaitions créer un grand bassin pour rassembler des étudiants de divers domaines afin qu’ils collaborent à la résolution de différents problèmes, indique Ashnie Badal. »
Associées à un mentor et à une entreprise en démarrage, ces équipes se sont mises au travail pour trouver des solutions à des problèmes précis. À titre d’exemple, des étudiants du domaine des soins de santé ont cherché à améliorer la santé des patients et les méthodes de contrôle de la prolifération microbienne pour s’attaquer au problème de la résistance aux antimicrobiens.
Les étudiants avaient des rencontres de rétroaction individuelles avec l’entreprise en démarrage et l’expert à qui ils étaient associés. « C’était fantastique d’entendre ce que les étudiants avaient à dire après une telle rencontre, se réjouit Ashnie Badal. Ils disaient combien c’était utile. Ils ont beaucoup appris et ont pu discuter avec quelqu’un de leur domaine. »
Ashnie Badal se souvient que l’appel de propositions de la Zone a suscité beaucoup d’intérêt parmi les étudiants. Selon elle, deux facteurs expliquent la chose : le besoin d’occasions d’apprentissage concret et la pandémie. « C’est très précieux pour les étudiants de pouvoir se pencher sur un problème qui les amène à mettre en pratique ce qu’ils ont appris en classe. Nous avions remarqué ce besoin même avant la pandémie. En effet, les cours magistraux ne donnent pas souvent l’occasion de passer de la théorie à la pratique. »
Et ce besoin n’a fait que s’accentuer avec la COVID-19. Les étudiants ne pouvaient plus interagir comme ils avaient l’habitude de le faire. Ainsi, lorsqu’ils ont vu que L’expérience entrepreneuriale leur donnait la chance de travailler en équipe, ils n’ont pas hésité. « Ils étaient d’autant plus impatients d’interagir avec leurs pairs et de rencontrer des spécialistes parce qu’ils ne pouvaient plus fréquenter des événements de réseautage en personne, raconte Ashnie Badal. »
Les nouvelles rencontres et la collaboration comportent une foule d’avantages. Les étudiants peuvent socialiser et réseauter, et les interactions ouvrent de nouvelles voies d’apprentissage. « C’est agréable de voir les gens tisser des liens, d’entendre quelqu’un dire qu’il a appris quelque chose de quelqu’un d’une autre année ou d’un programme complètement différent. Je ne m’attendais pas à ça, rapporte Ashnie Badal. »
L’Université Ryerson, responsable régionale de L’expérience entrepreneuriale, collabore à l’organisation du premier marathon de programmation national du programme. Le défi consiste à concevoir des solutions que les établissements d’enseignement postsecondaire pourront mettre en oeuvre afin d’améliorer le bien-être de leurs étudiants. Le marathon de programmation virtuel de l’Université permettra à 20 étudiants (cinq équipes de quatre) de travailler avec des innovateurs de la communauté afin d’élaborer des présentations de leurs propositions. L’expérience entrepreneuriale versera 325 $ aux étudiants participants; le Hunter Hub remettra des prix en argent totalisant 5 000 $ aux trois premières équipes.
La Science Discovery Zone présente aussi d’autres défis d’innovation cette session-ci. Elle s’est associée à Metrolinx et au Rogers Cybersecure Catalyst (page en anglais seulement) pour offrir des stages à quelque 30 à 40 étudiants. Ces stages ont suscité beaucoup d’intérêt et le fait que les étudiants connaissent bien ces deux organisations y est pour quelque chose. Metrolinx est une grande société de transport en commun régional et le Rogers Cybersecure Catalyst est le centre d’innovation en cybersécurité de l’Université. Selon Ashnie Badal, la présence de L’expérience entrepreneuriale a contribué à convaincre ces prestigieux partenaires. « Le fait de pouvoir présenter L’expérience entrepreneuriale comme étant une organisation indépendante nous a aidés à nouer des liens avec ces deux sociétés. »
Les étudiants apprécient également la rémunération octroyée par L’expérience entrepreneuriale. C’est d’ailleurs l’une des principales raisons qui ont poussé l’Université à y participer : ces salaires améliorent l’accès aux programmes innovants et les étudiants sont rémunérés pour leur temps et leur travail. « C’est pour eux un avantage qui s’ajoute à toutes les compétences qu’ils acquièrent, se réjouit Ashnie Badal. »
Il y a bien sûr d’autres avantages à participer à L’expérience entrepreneuriale. Les étudiants nouent de précieux liens professionnels, ils peuvent réseauter avec leurs pairs et faire partie d’une équipe. Ashnie Badal fait valoir que beaucoup des partenaires qui collaborent aux défis s’investissent émotionnellement dans le projet. Ils veulent que les étudiants réussissent et il n’est pas rare qu’ils restent en contact avec eux une fois le défi terminé.
C’est ce qu’on appelle savoir cerner les occasions. Les entreprises savent reconnaître un talent lorsqu’elles en voient un; les étudiants constatent que le mentorat permanent comble l’écart entre l’enseignement et le marché du travail. Chacun des deux groupes démontre les avantages de l’esprit entrepreneurial.