Lorsque l’Université York a eu la possibilité de participer à L’expérience entrepreneuriale, elle a saisi sa chance sans hésiter. Elle possède déjà un écosystème entrepreneurial élaboré, doté de quelque 15 programmes qui ont pour but d’aider les étudiants à acquérir des compétences entrepreneuriales ou à démarrer une entreprise. Mais L’expérience entrepreneuriale lui offre l’occasion d’aller encore plus loin.
« L’expérience entrepreneuriale nous a permis d’entamer le dialogue et de créer tous ensemble, en tant qu’université, des récits et des histoires qui nous sont propres », explique David Kwok. En sa qualité de directeur adjoint de l’entrepreneuriat au bureau du vice-président, Recherche et Innovation à l’Université York, David Kwok administre YSpace, le centre entrepreneurial de l’Université. Ainsi qu’il en témoigne, il semblait tout naturel pour l’établissement de participer à L’expérience entrepreneuriale, car ce programme ouvre aux étudiants de nouveaux horizons, tout en les rémunérant pour leur travail.
Il lui est également apparu évident que la façon la plus efficace de mettre en oeuvre L’expérience entrepreneuriale – créée par le Hunter Hub for Entrepreneurial Thinking de l’Université de Calgary pour offrir aux étudiants des stages en entreprise – était de tirer parti des programmes existants. Le programme le plus pertinent était sans doute « C4: the Cross-Campus Capstone Classroom ». Lancé en 2019, il réunit des étudiants de champs d’études variés qui travaillent sur des projets répondant aux Objectifs de développement durable des Nations Unies.
Le programme C4 et L’expérience entrepreneuriale mettent tous deux l’accent sur l’expérience pratique et les équipes interdisciplinaires. Le programme de l’Université de Calgary propose aux étudiants plusieurs formules de stages, depuis des marathons de programmation jusqu’à des projets d’entreprises en démarrage et d’entreprises sociales. Chemin faisant, les étudiants nouent des relations précieuses et développent des compétences axées sur l’esprit entrepreneurial, comme la résilience et savoir reconnaître les possibilités.
L’Université York a vite profité du programme. À l’été 2021, elle a mis sur pied une version abrégée (estivale) de son cours C4, qui est habituellement d’un an, sous la forme d’un projet interdisciplinaire de L’expérience entrepreneuriale. Répartis en quatre équipes, cinquante étudiants ont ainsi eu comme défi de repenser et de réaménager les espaces publics de Scarborough pour mieux répondre aux besoins de la collectivité.
Parmi eux, dix étudiants ont été chargés de superviser les projets. « Ils ont assumé le rôle de gestionnaires de projet pour l’ensemble de la classe et, essentiellement, ce sont eux qui ont pris toutes les décisions », explique Renata Indar, coordonnatrice de la liaison communautaire pour l’apprentissage par l’expérience à l’Université York. Mariya Shireen a fait partie de ce groupe sélectionné d’étudiants. Ayant récemment obtenu un baccalauréat en sciences de la santé, elle a supervisé une équipe dont le projet était axé sur l’équité dans le quartier de Woburn. Cette équipe a rencontré les membres de la table de concertation communautaire ainsi que les résidents de Woburn pour avoir une idée des besoins et de la meilleure orientation à donner au projet. L’équipe a d’abord proposé la création d’un garde-manger communautaire, puis a rapidement appris que cela ne faisait pas partie des besoins pressants de cette communauté. « Les résidents nous ont dit pouvoir compter sur un soutien alimentaire important de la part d’organismes sans but lucratif, rapporte Mariya. Ce dont ils avaient réellement besoin, c’était de l’équipement sportif pour leurs enfants. »
L’équipe s’est alors intéressée à un grand terrain de tennis du voisinage, très peu utilisé. Redonner vie à cet espace devenait encore plus urgent en raison de la pandémie. En effet, l’été précédent, de nombreux enfants avaient passé beaucoup de temps à l’intérieur, avec leur famille. L’objectif était de les faire jouer dehors en compagnie d’autres enfants. Mariya et son équipe ont demandé à des entreprises locales si elles pouvaient fournir gracieusement de l’équipement sportif. La réponse a été très positive et l’équipe a reçu de nombreux dons, entre autres, des ballons de soccer, des ballons de basketball, un filet de soccer et 400 sacs à dos.
Ces articles ont été distribués à la communauté dans le cadre d’un événement d’une demi-journée, où les résidents ont pu participer à des jeux, obtenir des cadeaux et discuter entre eux. L’événement a été très festif et le salaire de 500 $ a aussi été apprécié, selon Mariya, qui décrit le cours « C4-L’expérience entrepreneuriale » en termes similaires, avant de conclure : « ce programme nous a beaucoup appris sur les compétences en communication et en leadership, de même que sur les aptitudes nécessaires au travail communautaire. Nous en avons tiré de nombreuses leçons ».
Le cours d’été a servi de pilote en vue de lier L’expérience entrepreneuriale au cours C4 d’un an, qui lui-même accueille 125 étudiants regroupés en 20 équipes. Chacune d’elles travaille à relever un défi particulier posé par des bureaux de l’Université York, des entreprises locales ou des organismes à but non lucratif locaux.
L’Université York a aussi incorporé les stages de L’expérience entrepreneuriale connus sous le nom d’« étudiants en résidence ». Dans ce contexte, des candidats de toutes les facultés ont été soumis à des entrevues dans le but de former une équipe à l’expertise et aux expériences variées. Le rôle de cette « équipe de superstars », comme aime à l’appeler David Kwok, est d’apporter son soutien à l’ensemble des 20 équipes dans la réalisation de leurs projets. L’offre de services comprend la rétroaction et les services-conseils, ainsi que de l’aide ciblée comme la conception graphique et la création de contenu.
L’Université York a également organisé deux marathons de programmation dans le cadre de L’expérience entrepreneuriale. Le premier a été mené en collaboration avec l’Entrepreneurship Development Association, le plus important groupe entrepreneurial du campus. e deuxième a été dirigé en partenariat avec la Lassonde School of Engineering de l’Université York. Ces deux marathons ont permis aux étudiants d’utiliser leurs compétences entrepreneuriales pour s’attaquer à des problèmes sociaux.
Comme tous ceux qui participent aux stages de L’expérience entrepreneuriale, les étudiants de l’Université York ont été rémunérés pour leur travail. (Ceux qui ont participé au marathon de programmation de la Entrepreneurial Development Association (EDA) d’une durée de trois jours ont reçu 325 $ et ont concouru pour l’obtention d’un prix de 1 000 $ en argent.) Et comme tous les autres événements de L’expérience entrepreneuriale, celui-ci a eu de multiples effets positifs. Comme le souligne David Kwok, les étudiants apprennent à collaborer et acquièrent des compétences qui leur serviront tout au long de leur vie. « S’adapter, s’ajuster à de nouvelles situations, cerner les occasions à saisir et être créatif, dit-il, voilà des atouts qui leur serviront en tout temps, qu’ils démarrent ou non leur propre entreprise. »