Présentez dans ses grandes lignes la solution que vous proposez pour résoudre cet enjeu : « Quelles solutions accessibles, percutantes et reproduisibles les établissements d’enseignement postsecondaire peuvent-ils mettre en place pour améliorer la sécurité alimentaire des étudiants sur les campus? »
C’est une grande question, mais pour les étudiants participant à l’idéathon national 2023 de L’expérience entrepreneuriale, « grande » ne signifie pas « impossible ».
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture définit la sécurité alimentaire comme existante lorsque « tous les êtres humains ont un accès physique et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive qui répond à leurs besoins nutritionnels et leur permet de mener une vie saine et active. »
La sécurité alimentaire est liée à bien plus de choses qu’à notre simple estomac. L’insécurité alimentaire entraîne des problèmes de santé à court et à long terme et des maladies chroniques, en plus d’avoir des répercussions sur les économies locales et internationales. Les changements climatiques continuent de perturber le secteur de l’agriculture, ce qui nuit aux agriculteurs et affecte le prix des denrées alimentaires dans le monde entier.
Voilà le défi qui a été soumis aux étudiants qui participaient à l’idéathon national 2023 de L’expérience entrepreneuriale. L’expérience entrepreneuriale, propulsée par le Hunter Hub for Entrepreneurial Thinking de l’Université de Calgary, permet à des étudiants de niveau postsecondaire d’avoir un impact aux côtés d’innovateurs du monde réel grâce à des stages axés sur l’esprit entrepreneurial.
L’idéathon national de L’expérience entrepreneuriale a débuté le 26 janvier 2023. Des étudiants de douze écoles à l’échelle du Canada ont été regroupés en équipes et ont préparé une présentation sur l’enjeu mentionné ci-dessus. Les équipes avaient deux semaines pour concevoir une solution, créer une présentation vidéo d’une durée maximale de cinq minutes et présenter le tout devant des juges.
Les étudiants qui participaient à l’idéathon national ont reçu une rétribution de 325 $ de la part de L’expérience entrepreneuriale en reconnaissance de leur participation. Le Hunter Hub for Entrepreneurial Thinking a fourni un montant de 5 000 $ pour les prix en argent, soit un prix de 1 000 $ attribué à l’équipe ayant remporté la troisième place, un prix de 1 500 $ assorti à la deuxième place et un prix de 2 500 $ pour la première place.
Les étudiants n’ont pas été simplement jetés dans le bain, puis laissés à eux-mêmes. À l’occasion de l’événement de lancement, le 26 janvier, deux conférenciers principaux étaient invités : Morgan Rosenberg, entrepreneur dans le domaine des technologies de la santé, conseiller en science des données et candidat au doctorat en médecine, et Naomi Schettini, fondatrice de Jabali DAO.
La conférence de Morgan s’est articulée autour d’un outil précieux dans la résolution de problèmes : la réflexion conceptuelle.
La réflexion conceptuelle est itérative et non linéaire — des problèmes aussi complexes ne sont jamais vraiment « résolus »; plutôt, ils évoluent en fonction de l’empathie envers l’utilisateur, de la recherche, du prototypage et du déploiement. Pour Morgan, l’empathie est la clé d’une réflexion conceptuelle efficace.
« Rapprochez-vous le plus possible des personnes que vous tentez d’aider », a-t-il conseillé aux participants de l’idéathon. « Cela améliorera considérablement votre capacité à déceler les problèmes et les possibilités de faire mieux. »
Pour Morgan, ce n’est pas théorique. Il a remporté l’idéathon « Hacking Health » (Résoudre les enjeux liés à la santé) et a créé l’application Resili afin de répondre à des défis en matière de santé mentale pour les aidants familiaux. Avant cette victoire, Morgan ne possédait aucune expérience dans les domaines des soins de santé ou de la technologie. elon ses propres mots, il était « inexpérimenté et dépassé par les événements ».
« Toutefois, tant qu’on garde un esprit ouvert en abordant cette expérience, on peut faire des choses formidables. »
La passion de Naomi Schettini est de comprendre différents modes de vie à partir du plus grand nombre de perspectives envisageables. Dans son discours à l’idéathon national de L’expérience entrepreneuriale, elle a exprimé son admiration envers des penseurs voyageurs comme Mariana van Zeller et Anthony Bourdain, qui ont parcouru le monde à la recherche de nouvelles expériences et de rencontres authentiques.
Naomi a étudié le journalisme, mais elle est rapidement devenue cynique à l’égard de ce média. En revanche, elle n’a jamais perdu sa passion envers le plaisir de raconter des histoires — mais quelle histoire doit-on raconter? Un voyage au Ghana s’est avéré être la réponse qu’elle cherchait.
« Ce voyage m’a amenée à complètement remettre en question l’alimentation », a-t-elle précisé. « J’ai réalisé que nos systèmes alimentaires ne sont pas vraiment résilients. »
Naomi est donc retournée aux études et a obtenu un diplôme à l’Université de la Colombie-Britannique dans le cadre du programme Systèmes de ressources globales. Elle a aussi acquis une expérience pratique des systèmes alimentaires durables en Éthiopie et à Cuba, et en est venue à préconiser l’agriculture régénératrice.
« Mon objectif est de cocréer une communauté de généralistes orientés vers la régénération, qui construiront des outils d’infrastructure permettant de conférer de la valeur aux agriculteurs et d’améliorer leurs moyens de subsistance. »
Pour inspirer les élèves en vue de l’idéathon, Naomi leur avait demandé d’identifier leur propre relation avec la nourriture et ce qu’ils pensaient du système alimentaire. Elle a ensuite présenté les quatre piliers de l’insécurité alimentaire :
Lorsqu’elle était en Éthiopie, Naomi a travaillé sur une exploitation agricole appartenant à une femme. Son superviseur avait besoin d’aide pour promouvoir la culture des patates douces, puisqu’elles se propagent facilement dans les zones rurales du Tigré. Les habitants du village aimaient cet aliment, mais n’en avaient jamais essayé auparavant et ne savaient pas comment les apprêter. « L’utilisation est une question d’éducation », explique-t-elle.
Alors que l’événement de lancement tirait à sa fin et que les étudiants se préparaient à formuler des solutions novatrices, Naomi leur a laissé ce message :
« Restez curieux de ce que vous mangez et posez-vous toujours la question suivante : “ Comment cela s’est-il retrouvé dans mon assiette? ” »
C’est une grande question, mais pour les participants à l’idéathon national de L’expérience entrepreneuriale, « grande » ne signifie pas « impossible ».