Lorsque 40 étudiants du Collège Humber se sont réunis pour participer à un marathon de programmation de L’expérience entrepreneuriale, il est vite devenu apparent que l’appellation de « marathon de programmation » n’était pas vraiment adéquate. Kasey Dunn, gestionnaire de projet au Centre for Entrepreneurship d’Humber, note qu’ils ont plutôt considéré l’événement comme un marathon d’innovation et de programmation.
À la faveur de cette activité d’une fin de semaine, le Collège Humber a présenté un défi basé sur les besoins de la YMCA Academy, un établissement scolaire local qui accueille des étudiants ayant des difficultés à évoluer dans le milieu scolaire traditionnel. La YMCA Academy avait remarqué que certains de ses diplômés peinaient à faire la transition vers le postsecondaire. Les équipes d’étudiants du programme se sont attelées à combler ce fossé. Les solutions qu’ils devaient trouver n’avaient pas forcément à être de nature technologique, ce qui explique la partie « innovation » du marathon.
Le marathon d’idées illustre parfaitement les objectifs de L’expérience entrepreneuriale. Celle-ci a été créée par le Hunter Hub for Entrepreneurial Thinking de l’Université de Calgary en vue de promouvoir la collaboration et l’innovation, tout en donnant aux étudiants la chance de mettre à profit leurs compétences entrepreneuriales pour résoudre de vrais problèmes. Le Collège Humber et huit autres établissements d’enseignement postsecondaire canadiens ont fait équipe avec l’Université de Calgary pour offrir à des étudiants, par l’entremise de L’expérience entrepreneuriale, des occasions de parfaire leurs compétences tout en étant rémunérés.
La proposition gagnante consistait en un portail où les étudiants de la YMAC Academy peuvent trouver les renseignements importants dont ils ont besoin pour faciliter leur transition vers les études postsecondaires. Ce portail dirige également les étudiants vers les services d’accès des établissements d’enseignement postsecondaire.
Cheryl Mitchell, directrice du Centre for Entrepreneurship, croit que les bienfaits du marathon de programmation se font sentir bien au-delà des propositions finales. « Comme les étudiants proviennent de milieux différents et sont inscrits à divers programmes, ils ont tous des idées excellentes, innovantes et personnelles », explique-t-elle. Regroupés pour régler un problème, ils forment des équipes interdisciplinaires qui doivent coopérer pour réussir.
Le succès des équipes du marathon de programmation a été palpable dès le début. La YMCA Academy a été ravie des propositions reçues et de sa participation à L’expérience entrepreneuriale. Une autre équipe d’étudiants du Collège Humber mettra en oeuvre la proposition gagnante, tandis que le Collège et la YMCA Academy continueront de travailler à d’autres projets communs.
Pour Cheryl Mitchell, le fait qu’une proposition retenue dans le cadre du marathon aboutisse à un projet d’aide aux étudiants est une autre preuve de la valeur de L’expérience entrepreneuriale. « Ce programme donne aux étudiants l’occasion de mettre en pratique les connaissances apprises en classe et de collaborer avec différentes entreprises et organisations afin de résoudre des problèmes, souligne-t-elle. Je m’émerveille toujours de les voir travailler ensemble et de découvrir leurs idées. »
Cette collaboration est l’un des principes clés de l’esprit entrepreneurial. L’expérience entrepreneuriale aide les étudiants à réfléchir ensemble pour résoudre des problèmes, une compétence essentielle de l’entrepreneuriat. « À mon avis, le programme attire de nombreux étudiants que nous ne verrions pas autrement, souligne Kasey Dunn. Beaucoup d’entre eux, qui proviennent de facultés différentes et ne fréquentent pas le centre en temps normal, se sont joints au marathon de programmation. » Les étudiants sont aussi séduits par L’expérience entrepreneuriale du fait qu’ils sont rémunérés.
En plus des marathons de programmation, L’expérience entrepreneuriale offre divers types de stages rémunérés. Dans le cadre de ce programme, le Collège Humber propose aussi des défis. Pendant six semaines, des groupes d’étudiants de divers champs d’études s’attaquent à des problèmes auxquels font face des entreprises locales.
Chaque session, des groupes d’étudiants travaillent ainsi jusqu’à 36 heures avec cinq entreprises locales oeuvrant dans des secteurs d’activité variés. Par exemple, pendant la session d’automne, un groupe a prêté main-forte à une firme d’emballage qui souhaitait optimiser l’usage de ses sacs de café réutilisables. « Les étudiants ont discuté avec les clients actuels et interrogé de nombreuses personnes afin de comprendre ce qui rendrait les sacs plus pratiques et plus adaptés au style de vie des consommateurs, en plus de correspondre à ce qu’ils recherchent, précise Kasey Dunn. À la fin, les étudiants ont proposé ce qu’ils croyaient être un bon système pour aider l’entreprise à mieux rentabiliser ses sacs. »
Kasey Dunn ajoute que l’entreprise a été impressionnée par le travail des étudiants. Les quatre autres entreprises participantes partageaient cette opinion. L’une d’elles – une entreprise de mode 3 qui fabrique des vêtements à partir de tissus recyclés – a embauché un des étudiants ayant collaboré avec elle dans le cadre du programme L’expérience entrepreneuriale.
L’obtention d’un emploi est un bon exemple des avantages que procure le réseautage. Tous les étudiants qui participent à L’expérience entrepreneuriale tissent des liens précieux avec leurs collègues ainsi qu’avec les entreprises en démarrage et les entreprises sociales de leur région. « Le programme a un très gros impact sur les jeunes entreprises qui ne sont pas nécessairement prêtes à embaucher des employés, poursuit Kasey Dunn. Elles bénéficient d’un peu de soutien, de talents ou de nouvelles idées. Leurs commentaires sont extrêmement élogieux. »
La rétroaction des étudiants est tout aussi encourageante. Nombreux sont ceux ayant participé à L’expérience entrepreneuriale qui recherchent d’autres occasions d’apprentissage connexes qu’offre le Collège Humber. « Un nombre considérable d’étudiants posent leur candidature à ces postes, ajoute Cheryl Mitchell. Je pense qu’ils sont de plus en plus conscients que l’entrepreneuriat peut devenir un choix de carrière. »