D’un côté, les entreprises en démarrage ont besoin de soutien dans le recrutement des talents. De l’autre, les étudiants cherchent à étoffer leur curriculum vitae. Comment arrimer les besoins des uns à ceux des autres? Le programme d’apprentis de l’Innovation Boost Zone de l’Université Toronto Metropolitan (UMT), propulsé par L’expérience entrepreneuriale, apporte des réponses.
Trouver des jeunes compétents et mettre ceux-ci en contact avec une entreprise établie ou en démarrage est la raison d’être de L’expérience entrepreneuriale. Propulsée par le Hunter Hub for Entrepreneurial Thinking de l’Université de Calgary, L’expérience entrepreneuriale crée des stages axés sur l’esprit entrepreneurial (avec rémunération) pour les étudiants de niveau postsecondaire au sein d’entreprises novatrices au Canada. Repérer les bons talents possédant l’état d’esprit approprié est une priorité pour les entreprises en démarrage et les entreprises sociales.
« À l’origine, le programme d’apprentis était fondé sur le bénévolat », explique Grace Lee, qui gère le programme. « C’est grâce à Paul Hacking, de l’équipe Zone Learning, que nous avons pu commencer à rémunérer les participants. Il nous a parlé de L’expérience entrepreneuriale et cette rencontre a complètement changé la donne pour le programme et notre capacité d’attirer des étudiants. »
Dan Tim, qui en est à sa quatrième année en gestion des affaires à l’UMT, a été l’un de ces étudiants.
Dan se souvient que, en raison de la pandémie, il était particulièrement difficile de trouver des débouchés. « Je cherchais partout, je voulais acquérir de l’expérience et enrichir mon curriculum vitae. Puis, j’ai reçu un courriel de mon conseiller de programme au sujet du programme d’apprentis propulsé par L’expérience entrepreneuriale. Je me suis dit, “ C’est parfait, je peux développer ma feuille de route tout en acquérant des compétences en travaillant auprès d’une entreprise en démarrage ”. »
L’entreprise en démarrage avec laquelle Grace a mis Dan en relation était Epiloid Biotechnology, cofondée par Mark Aquilino. Le champ d’activité d’Epiloid s’avère des plus intrigants. La plupart des études précliniques sur les médicaments (c.-à-d. avant qu’ils ne soient administrés aux humains) sont effectuées sur des rongeurs, mais les cerveaux humains sont très différents de ceux des rongeurs. Pour cette raison, il est très difficile de faire l’essai de produits pharmaceutiques destinés au traitement de troubles neurologiques et plus de 90 % de ces médicaments neurologiques ne sont jamais commercialisés.
« Pour les non-initiés », explique Mark Aquilino, « on peut dire que nous cultivons des mini-cerveaux humains dans un laboratoire et testons comment les tissus réagissent à de nouveaux médicaments. »
Il faut une quantité phénoménale de connaissances et plusieurs années d’études pour lancer une entreprise comme Epiloid. Mark s’appuie sur son expérience en génie biomédical. Quant à ses deux cofondateurs, le premier est neuropharmacologue et le second, ingénieur en apprentissage automatique et aujourd’hui médecin. De toute évidence, ils possèdent le bagage scientifique pour réussir, mais il leur manquait néanmoins certaines compétences.
« Nous ne connaissons absolument rien à l’art et au design », admet Mark. « Nous avions une maquette de logo que l’un d’entre nous avait fignolée très rapidement, je crois, sur PowerPoint en choisissant une police de caractères dans le menu déroulant et puis hop! Voilà, c’était notre logo. Nous avions vraiment besoin d’aide pour présenter une image sérieuse aux yeux des investisseurs. »
L’expérience entrepreneuriale, le programme d’apprentis et Dan étaient la bonne solution.
Pendant que Mark Aquilino se heurtait aux limites de ses compétences en graphisme, Grace s’affairait à lancer le programme d’apprentis. Elle a communiqué avec des entreprises en démarrage pour trouver celles qui recherchaient de l’aide et Mark a été l’une des personnes qui ont répondu à son appel Il s’agissait ensuite de faire savoir aux étudiants que certaines entreprises recherchaient un certain type d’aide.
« Des personnes comme Dan envoient leurs candidatures aux entreprises en démarrage », explique Grace. « Celles-ci vérifient leur compatibilité. Si tout va bien, nous confirmons que l’étudiant souhaite travailler avec l’entreprise et le projet va de l’avant! »
C’est semblable à un processus de demande d’emploi habituel, mais l’Innovation Boost Zone agit comme intermédiaire. Dès que l’étudiant et l’entreprise sont jumelés, chacune des parties en tire des avantages. Il n’y a pas que l’entreprise en démarrage qui en profite : l’équipe de l’Innovation Boost Zone a été tellement impressionnée par la candidature que Dan a soumise à Epiloid qu’elle l’a embauché comme stagiaire pour l’été.
Les étudiants ont accès au réseau de conseillers de l’Innovation Boost Zone ainsi qu’à un endroit calme pour travailler.
Grace explique : « Nous ne coupons pas les ponts dès que le programme se termine. Les participants peuvent toujours communiquer avec moi, je serai toujours à leur disposition. Il est important qu’ils sachent que les personnes dirigeant le programme les soutiennent et qu’ils se sentent bien à l’aise de nous poser toutes leurs questions ou de nous parler de leurs préoccupations ».
Les études postsecondaires misent sur l’apprentissage de compétences, alors que des initiatives comme le programme d’apprentis sont essentielles pour apprendre à réseauter et à reconnaître l’importance d’identifier ses réseaux de soutien, sans compter apprendre à s’en servir judicieusement.
Alors, qu’est-ce que Dan a fait pour Epiloid en tant que stagiaire? Beaucoup.
« Dan a rédigé pour nous une charte de marque complète. Il a défini notre identité à travers nos communications », déclare Mark fièrement. « À quoi celle-ci devait ressembler, comment il faudrait que nous continuions à développer la façon dont Epiloid se présente, etc. »
Le hasard a voulu que la participation de Dan au programme d’apprentis prenne fin en même temps qu’un autre programme de l’Innovation Boost Zone. Celui-ci, intitulé « Raise » (Levée de fonds), permet aux entreprises de prendre part à un concours de présentations pour obtenir du financement et Epiloid figurait parmi les candidatures. Dan a donc utilisé sa propre charte de marque pour rafraîchir la présentation d’Epiloid et mettre en valeur le travail qu’il avait effectué pour l’entreprise pendant plus de quatre mois. Cette réalisation, ainsi que la refonte du site Web d’Epiloid dirigée par Arib Kamal, un autre étudiant de l’Innovation Boost Zone, ont porté leurs fruits : non seulement Epiloid a-t-elle obtenu le financement grâce à Raise, mais elle a également pu embaucher Dan et Arib à temps plein.
Le succès des partenariats mis en place par L’expérience entrepreneuriale avec des groupes universitaires comme le programme d’apprentis et des entreprises en démarrage comme Epiloid ne cesse de rapporter. C’est bien la preuve que les entreprises et les établissements d’enseignement postsecondaire ont tout à gagner en investissant dans la carrière des jeunes.
Mark est absolument ravi du succès du programme. « Quelle expérience formidable! Non seulement nous avons pu bénéficier du solide encadrement offert par L’expérience entrepreneuriale, mais le projet a également permis à Dan de continuer à travailler et de voir son produit prendre vie dans une application réelle. »
Dan est encore plus enthousiaste. « Ça m’a apporté énormément de voir ce que je suis capable d’accomplir. Je peux toujours travailler ici et là à des projets personnels, ou encore regarder des tonnes de vidéos sur YouTube, mais rien ne se compare à une expérience en personne auprès d’une véritable organisation. C’est là que je peux éprouver les effets positifs de ma contribution. C’est vraiment gagnant-gagnant. »