Les équipes d’étudiants ont donné matière à réflexion aux juges de la finale de l’idéathon national de L’expérience entrepreneuriale. Ce second idéathon annuel posait une grande question à des étudiants d’établissements d’enseignement postsecondaire canadiens : « Quelles solutions accessibles, percutantes et reproduisibles les établissements d’enseignement postsecondaire peuvent-ils mettre en place pour améliorer la sécurité alimentaire sur les campus? »
La sécurité alimentaire est un enjeu de taille et la question a incité les étudiants à l’aborder sous divers angles. Des étudiants de différentes disciplines ont été regroupés en équipes dans les 12 écoles participant à L’expérience entrepreneuriale, propulsée par le Hunter Hub for Entrepreneurial Thinking de l’Université de Calgary. Cette approche favorise la collaboration, la prise d’initiatives et la résolution de problèmes de façon créative – autant d’éléments clés de l’esprit entrepreneurial.
L’idéathon a débuté le 26 janvier par un événement virtuel d’initiation des équipes à la réflexion conceptuelle, qui leur a permis également d’entendre des experts dans le domaine de la sécurité alimentaire. Ensuite, les équipes ont eu deux semaines pour concevoir une solution et créer une présentation. La première ronde de sélection par les juges a permis de désigner trois équipes finalistes. Chaque équipe a eu un peu plus d’une semaine pour peaufiner sa présentation avant la finale, le 7 mars.
Les étudiants qui participaient à l’idéathon national ont reçu une rétribution de 325 $. Le Hunter Hub for Entrepreneurial Thinking de l’Université de Calgary a fourni 5 000 $ supplémentaires en prix en argent. Le Hunter Hub collabore avec L’expérience entrepreneuriale pour offrir aux étudiants la possibilité de participer à des stages axés sur l’esprit entrepreneurial qui leur permettent d’affiner leurs compétences entrepreneuriales. Il s’agit de préparer les étudiants pour l’avenir, ce qui implique de faire preuve de créativité afin de trouver des solutions novatrices tout en prenant des initiatives, en échangeant des connaissances interdisciplinaires, en étant ingénieux et en apprenant par l’expérience.
Pour être prêt pour l’avenir, il faut notamment disposer d’un réseau sur lequel s’appuyer. L’expérience entrepreneuriale aide les étudiants à nouer des liens avec leurs pairs, des mentors, des entreprises et des partenaires sociaux qui leur offrent une expérience précieuse. l peut même s’agir de personnes comme les trois juges de la finale, qui s’intéressent tous aux enjeux de la sécurité alimentaire dans le cadre de leur carrière.
Lavina Gully est directrice régionale de l’innovation pour la Colombie-Britannique et le Yukon au Réseau canadien d’innovation en alimentation (RCIA). Le RCIA fait la promotion de l’innovation et de la collaboration dans le secteur alimentaire canadien. Madame Gully est également une scientifique alimentaire qui possède une solide expérience du développement de produits. Nikita Scringer est directrice des opérations chez Fresh Routes, qui fournit des aliments frais et sains aux communautés mal desservies. Peter Thompson, fondateur de HaaS (Home as a Service), complétait le groupe d’experts. Il a présenté aux étudiants un résumé bref mais percutant de l’importance de la sécurité alimentaire. « La nourriture est la base de tout ce qui assure notre bien-être, a-t-il dit. C’est le fondement de notre économie. Sans surplus alimentaire, il n’y a pas de surplus dans quoi que ce soit d’autre – il n’y a pas de profit dans aucun autre secteur. »
Les finalistes étaient issus de l’Institut universitaire de technologie de l’Ontario, de l’Université Toronto Metropolitan et de l’Université Queen’s. Chaque équipe disposait de cinq minutes pour impressionner les juges qui ont évalué leur solution ainsi que la manière dont ils la déploieraient, la financeraient et l’adapteraient à plus grande échelle ou à d’autres contextes.
Pour mettre les juges en appétit, l’équipe de l’Institut universitaire de technologie de l’Ontario a été la première à faire sa présentation à la finale. Les six membres de l’équipe ont présenté Circular Meals. Cette démarche consiste à cultiver des aliments sur le campus, soit en hydroponie ou en serres. Des baies et des légumes frais seraient fournis par la suite aux étudiants, puis échangés avec des magasins et des producteurs locaux en vue d’obtenir des ingrédients supplémentaires nécessaires à la création de repas équilibrés.
L’équipe de l’Université Queen’s a ensuite présenté Good2Go. Sa solution consiste à créer sur le campus un magasin approvisionné par les supermarchés locaux. Ces entreprises font don de denrées alimentaires qu’elles jetteraient autrement, en échange de la possibilité de faire de la publicité dans le magasin. La nourriture serait vendue au prix coûtant et le magasin serait ouvert à tous les étudiants, de sorte qu’il n’y ait pas de stigmatisation parmi les acheteurs.
Enfin, les six membres de l’équipe de l’Université Toronto Metropolitan ont présenté Sustain Student, un carrefour alimentaire virtuel à guichet unique sous forme d’application. Celle-ci comprend une carte de ressources alimentaires, un forum communautaire et de l’assistance pour s’inscrire à des événements et à des services liés à l’alimentation. Elle avertit aussi les étudiants lorsque des événements organisés sur le campus se terminent et qu’il reste de la nourriture non consommée. Les étudiants ont alors 30 minutes pour passer et se servir.
Pour la prise de décision finale, Anica Vasic, directrice des talents au Hunter Hub, a rejoint le jury d’experts. Les juges ont été impressionnés par toutes les présentations et ils ont adoré le nom Good2Go que l’équipe de l’Université Queen’s a trouvé pour sa solution. La première place et le prix de 2 500 $ ont été attribués à Sustain Student, l’application de l’équipe de l’Université Toronto Metropolitan. L’équipe a qualifié l’application de « novatrice et créative » et a adoré le fait qu’elle sera conçue à partir d’un code source ouvert, ce qui la rend très modulable. La deuxième place assortie d’un prix de 1 500 $ a été attribuée à l’équipe de l’Institut universitaire de technologie de l’Ontario. L’Université Queen’s a remporté pour sa part la troisième place et un prix de 1 000 $.
Dans ses remarques de clôture, Madame Vasic a déclaré que toutes les personnes qui ont pris part à toutes les étapes de l’idéathon étaient des gagnants. Elle a fait remarquer que ce qu’ils ont appris deviendrait évident pour eux dans quelques années, lorsqu’ils relèveraient de nouveaux défis. C’est la définition même de se préparer pour l’avenir. C’est aussi la raison d’être de L’expérience entrepreneuriale.