Comment Ariane Champigny a trouvé sa voie grâce à Experience Ventures
Le stage d’une étudiante en communication à l’Université de Sherbrooke lui a permis de tisser de nouveaux liens
Lorsqu’Ariane Champigny s’est inscrite pour la première fois à un stage proposé par Experience Ventures, elle était motivée par des raisons pratiques.
« Pour être franche, c’était les 500 dollars d’honoraires », dit-elle en riant. « Je n’avais aucune idée de ce que c’était. Mais je me suis dit : Pourquoi pas? C’est une nouvelle expérience ».
Ce premier pas s’est transformé en quelque chose de beaucoup plus grand. Le stage l’a fait revenir à Sherbrooke chaque semaine pendant sa session de programme coopératif, l’a aidée à prendre confiance en ses propres idées et l’a mise en relation avec des personnes qu’elle appelle aujourd’hui des « collègues de vie ».
Le projet faisait partie de Défis Nova, un défi semestriel dans le cadre duquel des équipes interdisciplinaires composées d’étudiants collaborent avec des organisations locales pour trouver des solutions à des problèmes concrets. Organisés par l’Université de Sherbrooke grâce à ses ressources en entrepreneuriat et en innovation sociale, les Défis Nova se déroulent au Quartier général de l’entrepreneuriat, le pôle entrepreneurial de Sherbrooke. Le programme est offert en partenariat avec Experience Ventures, propulsé par le Hunter Hub for Entrepreneurial Thinking de l’Université de Calgary et financé en partie par l’Initiative d’apprentissage intégré au travail novatrice (I-WIL) du gouvernement du Canada. L’objectif du programme est de permettre aux étudiants au niveau postsecondaire de mettre en pratique l’esprit d’entreprise aux côtés d’innovateurs du monde réel.
Mme Champigny et son équipe ont été jumelées avec la Société de transport de Sherbrooke (STS), le fournisseur de services de transport en commun de la ville. Leur mission : relever le défi abstrait mais bien présent d’encourager un plus grand nombre de personnes à utiliser des modes de transport durables.
Tous les mercredis, ils se rencontraient au centre d’entrepreneuriat pour s’attaquer ensemble au défi.
« Nous avons réalisé qu’il ne s’agissait pas seulement des bus. Le problème, c’est que les gens ne voient pas les transports publics comme un élément de leur quotidien », explique Mme Champigny. « Ce n’est pas une habitude ici. Les gens se sentent plus en sécurité dans leur voiture, surtout lorsque l’infrastructure n’est pas parfaite. Mais nous ne pouvions pas proposer de construire de nouvelles routes, nous n’avions pas de budget ».
Son équipe a donc fait preuve de créativité. S’appuyant sur les atouts de chacun, de l’ingénierie à la communication en passant par les sciences de l’environnement, ils ont proposé un partenariat entre STS et des événements locaux, offrant des rabais et des mesures incitatives intéressantes pour introduire le transport en commun dans un cadre positif et sans pression.
« Si quelqu’un prend le bus pour rentrer chez lui après un festival au lieu de prendre sa voiture, cette première expérience peut changer sa façon de voir les choses », dit-elle. « Les gens ont peur d’essayer quelque chose de nouveau pendant leur trajet du matin. Mais pour lors d’un événement? C’est moins stressant. C’est le fun. »
L’équipe a même présenté sa solution directement au personnel de STS, dont les réactions l’ont surprise.
« Ils nous ont dit : « Certaines de vos idées sont déjà mises en œuvre, mais personne ne les connaît ». Et c’est là que j’ai eu le déclic. Il ne s’agissait pas d’un problème de transport. Il s’agissait d’un problème de communication ».
Cette découverte l’a marquée. Peu habituée à être sous les projecteurs, Mme Champigny s’est soudain retrouvée à présenter des idées chaque semaine, d’abord à ses pairs, puis à des décideurs.
« Ce fut un véritable défi. J’étudie en communication, mais je suis généralement plus en coulisses », dit-elle. « Mais semaine après semaine, je devais prendre la parole. Je suis vraiment satisfaite de ma dernière présentation. J’ai appris à parler de mes idées avec plus d’assurance ».
Elle a également changé sa vision de ce que pouvait être une carrière dans le domaine de la communication.
« Je n’avais pas encore trouvé mon X. Maintenant, je sais que je veux travailler avec les jeunes entreprises ou les OBNL. Je veux utiliser la communication pour soutenir des missions auxquelles je crois, notamment en ce qui concerne l’impact social ou environnemental ».
Outre les présentations, l’un des résultats les plus importants est la communauté qu’elle a trouvée.
« Notre équipe est devenue très soudée. Nous venions de programmes différents, de milieux différents, mais nous nous sommes tout de suite bien entendus. Nous avons toujours l’habitude de souper ensemble chaque semaine. Même aujourd’hui, des mois plus tard. Nous nous soutenons. Nous assistons à des événements. Nous avons bâti quelque chose de vrai ».
La complicité de Mme Champigny avec un autre participant de l’équipe Défis Nova s’est également renforcée. Elles se rendent toutes les deux en Europe cet automne — Mme Champigny en Angleterre, sa coéquipière en France — et prévoient de se retrouver à Paris pendant leur séjour.
« Je pense que c’est l’une des choses les plus importantes que cette expérience m’a apportée — ces liens ».
Depuis ce premier placement, Mme Champigny est restée impliquée, contribuant à l’organisation d’une version condensée du programme sur une fin de semaine.
« Je voulais aider d’autres étudiants à vivre la même expérience, à rencontrer de nouvelles personnes, à essayer quelque chose de nouveau. Pour moi, cela a confirmé que j’aimais ça organiser des événements ».
En réfléchissant à son parcours au sein de Défis Nova et d’Experience Ventures, elle admet qu’il a été transformateur.
« Ça sonne quétaine, mais ça a vraiment changé ma vie », dit Mme Champigny. « Tout ce que je fais aujourd’hui est en quelque sorte arrivé grâce à Défis Nova… tous les contacts que j’ai maintenant, toutes les opportunités et les choix que je fais. Cela a changé bien des choses pour moi, de manière positive ».